« Toute une ligne de production bloquée. Chaque heure comptait. »

Jérôme M. est électricien de maintenance en industrie. Avec nous, il revient sur un dépannage mémorable dans sa carrière, 10 années plus tôt sur une machine d’emballage alimentaire…

Mon défi

Le dépannage qui m’a le plus marqué remonte à une dizaine d’années ; je travaillais alors au sein d’une usine d’emballage alimentaire. On emballait les petits fromages pour enfants que l’on retrouve en grande surface. La machine principale avait un problème ; les feuilles d’aluminium cassaient. C’était une machine imposante, avec de nombreux moteurs et 3 blocs d’impression.
Il fallait trouver d’où cela pouvait venir.
Ça n’était pas vraiment une panne machine nette et simple où tout s’arrête de tourner d’un coup, mais nous ne pouvions pas continuer à produire.
Ce genre de situation met les nerfs à rude épreuve. Non pour la complexité de la panne, mais parce que nous ne parvenions pas à mettre le doigt dessus.

Cela a duré 3 longues journées. Avec une ouverture de travail d’environ 18h par jour, mobilisant des équipes de 3 techniciens de 4h du matin à midi, puis une autre équipe en relève jusqu’à 22h ou 23h. Toute une ligne de production était bloquée. Chaque heure comptait. Des milliers, peut-être même des dizaines ou centaines de milliers d’euros se perdaient, je n’ai pas d’idée du chiffre. Toujours est-il que cela bloquait au moins 4 ou 5 personnes et que nous pouvions voir les personnes de la direction qui descendaient progressivement de leurs bureaux pour nous observer... On sentait bien l’importance du sujet pour toute l’entreprise.

On venait nous poser des questions, tenter des conseils. Paradoxalement, cette pression nous a contraints à prendre du recul, voir les choses sous différents angles et éclairer notre lanterne.
Au bout de 3 jours de recherches, nous avons trouvé la panne sur le moteur. Une panne bénigne, que nous avons gérée en 30 minutes !

Cette pression ne nous tombe pas dessus tous les jours. On se dit « j’espère ne pas revivre cela », et pourtant, c’est bien l’adrénaline qui nous motive.

Mon quotidien

Aujourd’hui je travaille toujours en maintenance, mais pour une usine de fabrication dans la métallurgie.
Mon travail s’équilibre entre le dépannage électrique, pneumatique, mécanique, et dans ce que l’on appelle les travaux neufs, la mise en route, le paramétrage des machines et la maintenance préventive.

Le dépannage d’urgence, ça n’est que 20% à 30% de mon temps. C’est du stress, mais c’est aussi notre moteur à nous ! Avec à la clé une certaine satisfaction lorsque l’on réussit. Notre défi, c’est de trouver et remettre en route la machine. Entendre toute une usine souffler de soulagement.

Mon outil

Mon outil fétiche, c’est le petit tournevis qui ne quitte pas ma poche. 
Bien sûr pour un dépannage on a toute une servante qui nous suit, mais dans ma poche j’ai constamment un couteau et mon tournevis.
Il est résistant, avec une dureté du métal qui me permet de ne pas abimer les têtes de vis. Sinon, c’est mon prochain dépannage qui va me poser problème si les vis sont dégradées !